Petit Curieux était né depuis 10 jours quand d'un seul coup, Maman Chérie a été prise d'un terrible mal de ventre. Elle s'est allongée un moment, en pensant que ça allait passer. Mais c'est allé en empirant. Du ventre, ça partait dans les reins, pour redescendre jusque dans l'aine. Au bout d'une quinzaine de minutes, le moindre mouvement lui arrachait des gémissements de douleur. Elle arrivait plus à se lever, ni même à soulever Petit Curieux, qui était couché dans le lit à côté d'elle.
En larmes, elle faisait que répéter "Mais c'est quoi ce truc?" Pourtant, les souvenirs de la douleur de l'accouchement étaient encore tout frais ! Mais impossible pour elle de gérer celle ci de douleur. Une douleur aussi inconnue qu'insupportable. Incapable de la supporter plus longtemps, Maman Chérie a essayé, sans succès, d'appeler SOS Médecins, avant de faire le 15, à bout de forces.
Au bout du fil, on lui pose des dizaines de questions sur l'intensité de la douleur et la localisation exacte, avant de décréter qu'il s'agit sans doute de coliques néphrétiques et qu'un médecin va venir sur place vérifier tout ça. En attendant, elle doit prendre du Spasfon et des Doliprane, arrêter de boire pour éviter que l'urine stagne dans les reins si c'est bien de coliques qu'il s'agit et essayer de faire pipi dans un verre pour que le médecin fasse un test urinaire quand il arrivera.
Pendant deux heures, elle se sent délirer sous l'effet de la douleur. Ses jambes la portent plus, ses bras sont toujours incapables de soulever Petit Curieux et elle peut même pas se tourner dans le lit. Elle est en panique totale et se demande ce qu'elle doit faire. Heureusement, le docteur arrive assez vite et la rassure : le test urinaire est négatif, l'examen clinique est normal, il se contente donc de lui prescrire des échographies diverses (abdominale et vésico-rénale) pour vérifier d'où sont venues ces douleurs, qui s'estompent petit à petit sous l'effet des calmants administrés.
Rendez-vous est pris à la clinique pour le surlendemain.
Mais le lendemain, Maman Chérie a toujours des douleurs lancinantes et les saignements ont repris. Le hasard veut que la sage femme chargée de peser Petit Curieux vienne ce jour là à la maison. Quand elle voit la tête de Maman Chérie, visiblement toute pâle, elle lui pose pas mal de questions et lui demande si elle peut l'examiner à son tour. A la palpation du ventre, qui fait bondir Maman Chérie, elle s'inquiète d'une possible infection et lui conseille de partir faire des examens complémentaires à la maternité.
Le meilleur conseil qu'elle pouvait lui donner !
A peine l'échographie démarrer, l'interne aperçoit des résidus de placenta. Elle l'envoie illico chez le gynéco de garde. Rétention placentaire, endométrite, curetage,... Elle entend le docteur parler mais elle comprend pas grand chose. Si ce n'est qu'elle va être opérée....
Elle est aussitôt mise sous antibiotiques et "invitée" à revenir trois jours plus tard, pour l'intervention. Une intervention sous anesthésie générale, qui dure une trentaine de minutes et lui permet de rentrer à la maison le soir même.
Une intervention facile mais qui l'a mise dans tous ses états, Maman Chérie, parce qu'il a fallu qu'elle laisse Petit Curieux qui avait tout juste deux semaines pendant une journée entière (ce qui d'ailleurs a marqué la fin de l'allaitement pour lui, qui s'est rendu compte que le biberon, c'était vachement mieux et a, depuis ce jour, catégoriquement refusé de reprendre le sein !). Et puis surtout, parce qu'au delà de la douleur, elle a soudain réaliser qu'on est jamais à l'abri de rien et que tout peut très vite arriver...
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