En ce moment, j'ai de gros chagrins. La moindre petite émotion est capable de me rendre super triste, avec de grosses larmes qui coulent, sans que je sache vraiment pourquoi.
Par exemple, l'autre jour, quand Papa Poule m'a offert son doudou de quand il était petit, auquel il tient beaucoup, je me suis mis à sangloter sans pouvoir m'arrêter. Parce que l'idée qu'il me donne son nounours, que sa maman lui avait donné quand il était petit m'a rendu super triste. ça veut dire qu'il est en train de vieillir, et moi de grandir. Et le fait de réaliser que je serais pas un enfant toute ma vie a fait venir une grosse tristesse en moi. C'est ce que j'ai expliqué à Maman Chérie quand mon chagrin s'est calmé.
Elle s'est sentie complètement dépassée par cette explication. Et elle a pris beaucoup de temps pour m'expliquer, à son tour, que la tristesse était normale et que c'était très important que je lui laisse sa place, comme je venais de le faire, en acceptant de pleurer au lieu d'essayer de la cacher.
C'est d'ailleurs exactement ce que raconte l'histoire Bienvenue Tristesse, qui vient de sortir chez Les Editions des Eléphants.
Dans cette histoire, écrite par Eva Eland en Angleterre et tout juste traduite pour les petits lecteurs français comme Petit Curieux et moi, on voit Tristesse, une grosse ombre verte, qui arrive dans la maison d'un petit garçon.
Lui, forcément, il est pas très content de la voir débarquer comme ça, sans prévenir. Elle lui tourne autour, lui laisse pas trop de place pour faire ce qu'il veut. Alors il essaie de la faire partir. De faire semblant de pas la voir. De la cacher.
Mais il a beau faire. Elle est toujours là, cette tristesse. Même qu'il a l'impression que c'est lui qui s'est transformé en tristesse à force.
Au final, il commence à lui parler et à lui demander ce qu'elle veut. Il fait des choses agréables avec elle, comme un dessin et des promenades en forêt.
Et un matin, après l'avoir invitée à dormir dans son lit, il se rend compte qu'elle est partie cette Tristesse et qu'une nouvelle journée peut commencer....
Je te raconte même pas comme elle nous a plu, cette histoire, à Petit Curieux et à moi. Le simple fait de voir que la tristesse est pas une émotion qu'on doit combattre à tout prix mais qu'on peut juste accueillir tranquillement, en lui laissant le temps de repartir quand elle veut est trop rassurant.
Je me sens moins bête maintenant, quand je dis à Maman Chérie que je me sens triste et grognon sans savoir pourquoi. J'ai compris que des fois, la tristesse, elle arrive sans prévenir et sans raison particulière, et qu'elle repart ensuite de la même manière.
Et ça, c'est drôlement rassurant pour un petit enfant qui se laisse facilement envahir par ses émotions !
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