[Maman Chérie]
Je viens de lire un article qui m'a mise hors de moi. Alors évidemment, ce n'est pas le premier qui va dans ce sens, loin de là. Mais disons que c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase...
Dans cet article, la maman interviewée explique à quel point être "une maman à temps plein" (comprendre maman en congé parental) est épuisant, comparé au statut de "maman à temps partiel" (comprendre, maman qui travaille). Alors attention, que les choses soient claires, j'admire les femmes qui font le choix d'un congé parental, parce que ce doit effectivement être particulièrement dur, de devoir à la fois gérer les enfants, la maison, le mari et tout ce qui s'en suit sans la moindre reconnaissance ou compensation financière. C'est un fait.
Mais quand je lis que les mamans à temps plein n'ont ni vacances ni week-end ni jour férié, contrairement aux mamans qui travaillent... Euh, comment dire ?! Évidemment qu'on a des vacances, des RTT et tout ce qui va avec au boulot. Mais ce temps de repos, on le passe nous aussi avec nos enfants ! Il y a une logique qui m'échappe dans cette guerre sans fin que se livrent les mamans qui travaillent et celles qui ne travaillent pas. Je ne pense pas être une plus mauvaise mère que celles qui veulent (et peuvent, avouons-le!) rester à la maison avec leurs enfants.
Je ne cache pas que certains jours, le fait d'aller au travail est une véritable bouffée d'oxygène et que je tire mon chapeau aux femmes au foyer. ;-)
Mais de là à nous considérer comme des mamans à temps partiel... A nous accuser d'en faire moins, d'avoir une vie plus facile, de ne pas comprendre la fatigue des mamans qui sont à la maison (sic!).... Je suis debout à 5h30 tous les matins (parce que je le veux bien, certes, et que j'ai besoin de ce moment de calme, rien qu'à moi, pour bien commencer la journée). Je gère les réveils, l'habillage, le petit déjeuner (l'Homme n'est définitivement pas du matin!) et je finis souvent d'avaler ma tartine dans la voiture, après m'être assurée que les goûters étaient dans les cartables, les chaussures aux pieds de tout le monde et les manteaux prêts à être enfilés pour partir à l'école (avec l'Homme qui a fini pas émerger cette fois!). Je m'enfile ma journée de boulot, profite souvent de ma pause de midi pour faire des courses et rentre sans perdre une seconde pour ne pas être en retard chez la nounou. J'enchaîne avec les douches (qui parfois passent à la trappe au bénéfice d'une construction de Lego, j'avoue!), le repas, les câlins et les histoires. Leur papa ferme tard son magasin de réparations de téléphones à Lyon. On n'a pas le choix. C'est nous trois et pas autre chose le soir.
Je ne me plains pas, encore une fois. Mais j'estime que je n'ai pas à être reléguée à un statut de demi-maman ou maman à mi-temps.
Oui, c'est vrai, les garçons vont chez leur nounou depuis qu'ils ont 6 mois. Mais ce n'est pas pour le plaisir. Pour aller danser ou faire la fête. Juste parce que je pars travailler, tous les matins. Et j'y vais avec plaisir. Sans culpabilité (enfin, si, un peu des fois quand même !)
Mais je refuse d'être considérée comme une maman à temps partiel, qui a plus de chance qu'une autre.
Il me semble qu'on devrait toutes se serrer les coudes, non ? On devrait se battre pour faire en sorte que le congé maternité soit rallongé. Que le congé paternité dure aussi longtemps que dans d'autres pays. Que nos statuts de parents soient reconnus à leur juste valeur. Pas tirer à tout prix la couverture à nous pour savoir quel profil de maman est le meilleur !
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