Paroles de Bébé(s)... et plus si affinités !

J’ai réalisé hier que quand Maman Chérie m’a annoncé qu’elle retournait travailler, elle voulait dire pour toujours ! Je croyais que c’était un peu comme quand elle dit « je vais chez le coiffeur » ou « j’ai rendez-vous chez le kiné ». Mais non, là, elle va vraiment aller travailler TOUS les jours. Et ça, ça ne me plaît pas. Mais alors pas du tout ! Je ne vois pas pourquoi, au prétexte qu’ELLE a besoin de sous pour vivre, je devrais subir les conséquences de cette nouvelle lubie… Est-ce que moi, je décide soudain que je vais chambouler toute sa vie pour assouvir mes petites envies de Bébé ? C’est décidé, je ne serai pas une victime collatérale de cette reprise de travail… Je vais tout mettre en œuvre pour la faire culpabiliser un maximum ma Maman Chérie !

J’ai commencé discrètement, en m’arrangeant pour que Papa Poule me mette à la sieste juste avant qu’elle ne rentre. Bon, au départ, ce n’est pas évident d’avoir sommeil vers 18 heures. Mais finalement, on s’y fait bien. Et pas d’inquiétude, je vous assure qu’on arrive sans problème à s'endormir pour la nuit ensuite.

Du coup, quand elle arrive à la maison, pas de bol, je dors ! Je l’entends bien entrer sur la pointe des pieds dans ma chambre, se pencher au dessus de mon lit et me regarder. Je sens qu’elle meurt d’envie de me prendre dans ses bras et de me couvrir de bisous. Je ne bronche pas. Mais me mets à pleurer dès qu’elle ressort. Du coup, elle se sent coupable de m’avoir réveillé… Elle me câline, mais moi, je mets un point d’honneur à ne pas la regarder. Non, mais, elle m’a quand même abandonné toute la journée !

Quand elle me donne mon bain, je m’amuse comme un fou dans l'eau, en faisant bien attention de fixer les jouets au lieu de la regarder, elle. Et quand elle me sèche, même la séance chatouilles papouilles ne me fait pas sourire. Ça me demande un effort de concentration extrême. Mais je ne dois pas me détourner de mon objectif : la faire culpabiliser un maximum pour qu’elle revienne sur sa décision stupide de travailler. Bien sûr, dès que Papa Poule entre dans la pièce, je lui lance un regard plein d’amour et lui offre mon plus beau sourire… avant de me refermer comme une huître quand Maman Chérie me parle. On ne me la fait pas à moi !

Le moment du biberon est le plus dur. Je suis blotti contre elle, comme avant. Et je ne dois pas me laisser aller. Je poursuis ma guerre des nerfs en chouinant. M’arrête dès que Papa Poule vient voir ce qu’il se passe. Repars de plus bel dès que je suis seul avec Maman Chérie. Je me dis que j’exagère. Mais tant pis. C’est pour la bonne cause ! D’ailleurs, je vois bien les larmes qui perlent au coin des yeux de Maman Chérie quand elle me serre contre elle. Peut-être qu'elle va finir par craquer ?...

Alors bon, je lui accorde un moment de répit juste avant de m’endormir. Je laisse aller ma tête contre son épaule, pose mes petites mains sur ses bras et ferme mes grands yeux.

J’ai beau lui en vouloir, il n’y a quand même pas de meilleur endroit pour finir la journée que les bras de Maman Chérie !