Paroles de Bébé(s)... et plus si affinités !

Depuis que je sais me déplacer, j’adore aller au parc. Marcher à quatre pattes dans l’herbe, attraper les cailloux, essayer de manger du sable, faire de la balançoire, me promener sur ma trottinette, me mettre debout vers les bancs, je trouve ça trop bien !

C’est d’autant mieux qu’il fait beau en ce moment et que, quand Maman Chérie me récupère chez Tata Nounou, il fait encore super chaud. Comme je suis encore plein d’énergie à ce moment là, Maman Chérie fait souvent un crochet par le parc, en bas de la maison, histoire de finir de m’épuiser.

Elle affiche un sourire brave en poussant ma poussette, mais au fond d’elle-même, je sais bien qu’elle voudrait disparaître sous terre quand elle s’approche de tous ces groupes de mamans. Elles se connaissent toutes et rigolent entre elles...

Quand on est à quelques mètres, j’entends Maman Chérie respirer un grand coup et je peux imaginer le sourire qu’elle se force à mettre sur son visage. Pas le grand sourire tendre qu’elle me fait quand elle est fière de moi, non, plutôt un sourire crispé qui n’est pas naturel du tout. Un peu comme son Bonjour, qui est un peu trop sec.

C’est que ma Maman Chérie, elle se sent un peu comme une intruse au milieu de toutes ces mamans super à l’aise. Elle fait des efforts pour leur parler, mais une fois que la question du beau temps est expédiée, que l’enthousiasme autour de la nouvelle chemise de Gertrude ou Gaston est retombé et que les compliments sur la nouvelle dent de Pénélope ou le dernier mot qu’a appris Gontrand ont fusé, ben, les minutes sont un peu longues !

Elle se creuse la tête pour trouver des sujets, elle regarde en l’air, fait les cent pas, me court un peu après, me gronde un peu pour avoir l’air occupée ou me montre les jolis oiseaux qui volent dans le ciel. Bref, n’importe quoi plutôt que de rester les bras ballants vers les autres mamans….

Qu’est-ce qu’elle peut se sentir gourde, Maman Chérie au milieu de toutes ces mamans qui sont hyper à l’aise ! C’est comme un grand retour en arrière, quand elle était petite et qu’il fallait se faire de nouveaux copains. L’angoisse !

Alors au premier bâillement ou petite main qui frotte mes yeux, elle en profite. Dans un sourire (plus que naturel, cette fois !) elle m’attrape au vol et me fourre dans la poussette : « Il est épuisé, on va y aller ! » Sourire soulagé de toutes les autres mamans qui vont pouvoir arrêter de se forcer à parler avec la petite nouvelle… au moins jusqu’à demain… !