La plupart du temps, je suis gentil. On fait tout le temps des compliments à Papa Poule et Maman Chérie parce que je suis sage chez le docteur et au restaurant, que je reste calme pendant les courses ou que je ne fais pas la comédie quand on m’attache dans mon siège auto.
On leur fait tellement de compliments qu’il était temps que je leur rappelle que je suis loin d’être un ange ! Déjà, quand ils me grondent, je fais attention à bien leur montrer que je suis pas d’accord. Des fois, je les regarde dans les yeux et je continue ma bêtise, histoire de bien montrer que je sais parfaitement ce que je fais. Mais au final, c’est toujours eux qui gagnent et m’empêchent de faire ce que j’avais décidé.
Alors j’ai trouvé un autre moyen. Depuis quelques semaines, je leur fais découvrir de grosses colères. Des colères terribles, où je hurle tellement fort que Maman Chérie dit que les gens autour vont prévenir la police.
Ma technique est bien rôdée. Si Papa Poule ou Maman Chérie refusent de me donner ce que je veux, je me couche par terre, sur le ventre et je me mets à hurler. Inutile d’essayer de faire un câlin ou de me consoler. Je me débats et me jette en arrière pour qu’on me lâcher. Quand je pleure, je pleure. C’est tout !
Il y a tellement de frustration à l’intérieur de moi que je peux rien contrôler. J’ai besoin de taper des pieds, de me rouler par terre et de hurler.
La première fois, Maman Chérie a un peu paniqué. Elle m’avait jamais vu dans cet état là. D’autant que ça a duré plus d’une heure. Je pensais qu’elle cèderait et me donnerait le fameux biberon que je réclamais à la place de ma soupe. Mais elle a tenu bon. A la fin de ma crise, je l’ai même mangé tout seul ma soupe. Et je me suis dit que j’étais peut-être un peu bête de me mettre dans des états pareils !
Mais j’ai quand même recommencé le lendemain et le jour d’après. Juste pour voir. La réaction de Papa Poule et de Maman Chérie est toujours la même : ils essaient d’abord de me prendre dans leurs bras, me parlent tout doucement dans l’oreille (enfin, ils essaient d’atteindre mon oreille, mais je gigote tellement qu’en général, ils atterrissent dans mon cou ou ma bouche ! :-) ) , m’expliquent qu’ils comprennent ma colère mais ne cèderont pas… et ils finissent pas partir en me laissant pleurer.
C’est le moment qui m’énerve le plus ! Ils voient pas que je suis triiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiste et que je mérite un peu d’attention, non ?! Je pars vite sur leurs traces pour me remettre à hurler dans la pièce où ils sont. Et puis, de guerre lasse, je finis par me rendre quand ils me tendent les bras. C’est même un des rares moments où j’accepte les câlins.
C’est que c’est tellement dur de ne pas avoir ce qu’on veut ! Heureusement, Maman Chérie commence à déceler quelques signes avant-coureurs : si je suis super fatigué après la journée chez Tata Nounou ou si j’ai vraiment faim, elle sait que la moindre contrariété va déclencher une crise. Alors avec Papa Poule, ils essaient d’éviter ces situations. Pas toujours facile mais ils font leur possible.
Et puis, moi, après quelques heures de hurlement sans succès, je me dis que ça sert pas à grand-chose ces colères. Alors je les espace un peu plus !
commentaires